Alban Denoyel : Alors à l’époque, quand on a démarré il y a dix ans, on n’avait pas tous les éléments du futur, mais notre mission c’était vraiment de rendre le contenu 3D accessible et, en fait, avant SketchFab, les contenus 3D étaient vraiment en silos sur des disques durs, ils restaient isolés dans la sphère 3D.
Notre mission c’était que, grâce au web, on permette de diffuser, distribuer ces contenus partout où il y en avait besoin.
Et ça a mis du temps pour que cette mission arrive un peu à une masse critique. Ça a mis 10 ans, en fait. Mais on s’est vraiment très bien retrouvés avec la mission d’Epic, et en fait Epic construit et fournit des outils pour construire les espaces du métaverse, et nous, effectivement, on va fournir le contenu qui va “populate” le métaverse.
Et ce qui est intéressant, c’est qu’on a vraiment un souhait que ce soit au delà de l’écosystème Epic, et donc fournir ces contenus même aux concurrents d’Epic, en fait.
Et typiquement, on travaille déjà avec Facebook. On est déjà le fournisseur officiel de contenus pour la couche de réalité augmentée d’Instagram.
Et donc Facebook cherche aussi à builder le métaverse, et nous notre ambition c’est d’être le fournisseur ultime de contenus 3D pour tout le monde.
Alexandre Michelin : Quel est le modèle d’affaires ? Tu disais tout à l’heure que les investisseurs français avaient un peu de mal quand tu as commencé à parler de ça il y a dix ans. Tout à l’heure, Marc parlait de modèles d’affaires. Est-ce que c’est l’économie de la création ? Comment ça va s’équilibrer cette histoire ?
Alban Denoyel : Alors nous on a deux modèles d’affaires : un qui est sur la partie outils… alors c’est un peu différent d’Unreal, parce que nous on a un service cloud, et du coup on a une version payante associée au fait qu’on héberge les données, etc.
Et donc on a un abonnement à nos outils qui permettent aux créateurs comme aux marques d’avoir plus de fonctionnalités, on va dire. Et donc on travaille avec beaucoup de très grandes marques.
Et sinon on a un modèle d’affaires sur les contenus où, en fait, il y a énormément de contenus gratuits, il y a presque 1 million de fichiers 3D qui sont disponibles gratuitement sous licence Creative Commons. Et après une partie des contenus, qui sont de meilleure qualité, qui ont des licences plus permissives, et qui sont payantes, et donc on fait du partage de revenu avec les créateurs.
Nous, on prend une commission qu’on a pu réduire de 30 à 12% en rejoignant Epic.
Moi, par exemple, je fais énormément de captures 3D, donc je “eat my own dog food”, comme dit Marc.
Par exemple, j’ai une boulangerie virtuelle sur SketchFab. Je fais mon propre pain, puis je le scanne. Ou des gâteaux. Et après je vends les scan 3D sur SketchFab.
Bon, je les vends pas chers, ça doit être 3,99$ en général. Et, en fait, j’en vends quasiment tous les jours.
Présentateur : Alexandre Michelin
Intervenant :
– Alban Denoyel (CEO et co-fondateur de SketchFab)