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ArtFX : une école en constante évolution qui prépare aux métiers nouveaux du cinéma
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Gilbert Kiner : Je crois que, quand on travaille dans le cinéma, on est tous dans la créativité et dans le rêve.

Mais je crois que quand on est dans une école, on a une autre responsabilité. On voit des jeunes sortir du bac, arriver pour cinq ans d’études aujourd’hui, voire six pour certains, et on se doit d’imaginer quel sera le métier lorsqu’ils sortiront de l’école.

On est sur des métiers tellement novateurs, qui sont à la fois classiques – c’est la création artistique, ça fait 2000 ans qu’on crée quasiment de la même façon – mais en même temps la technologie évolue tellement vite que, dans une école, on est obligés de tenir compte de la masse culturelle intégrée pour être un talent d’aujourd’hui.

Mais en même temps de se dire : “mais quel sera son métier dans cinq ou six ans lorsqu’il sort de l’école ?”

Sachant que lorsqu’ils sortent de l’école, on les a préparés à être cadres dans les studios, dans les grandes entreprises de l’audiovisuel, du cinéma, du jeu vidéo. Donc on va se projeter à sept, huit ou neuf ans pour eux.

Donc il faut qu’on imagine comment on doit faire un programme pédagogique capable de bien les préparer à ce que sera le métier à ce moment-là.

Et le métier évolue très vite. Quand on a vu le film Avatar arriver avec la prévisualisation, on a vu tout à coup une autre approche du cinéma où, tout à coup, le process traditionnel dans lequel on faisait un concept, un story board, on commençait à tourner des plans, on les montait, et la postproduction, post, venait après. On préparait des plans pour les réintégrer dans le montage. C’était très, très linéaire.

Moi, quand j’étais superviseur, j’avais des fiches techniques plan par plan et on suivait parfaitement la fiche technique. Et ça marchait comme ça.

Avec l’arrivée de la prévisualisation, le chef op et le réalisateur vont pouvoir modifier leurs éléments sur des images qui vont être composites, tournées sur fond vert, donc l’acteur tourne dans du vide, quelque part, il ne voit pas ce qu’il fait.

Et là, le réalisateur décide de tout changer. Parce que la dynamique du plan doit être différente. Parce que les animations, images de synthèse qu’on va intégrer vont se modifier, et on va pouvoir voir en temps réel des maquettes de cette modification.

Donc tout à coup, on a délinéarisé le process. Ce que le jeu vidéo faisait déjà depuis longtemps, on n’était pas capable de le faire au cinéma. Donc il fallait modifier ce process.

Donc nous, dans une école, comment intégrer tout ça dans une formation ? Comment va-t-on préparer un jeune d’aujourd’hui à ce que le métier sera demain ?

Donc, notre rôle, c’est de se dire : “wow, il faut à la fois les préparer avec des fondamentaux, mais à la fois surtout sur la narration, la création et la qualité plastique d’une image”, et à la fois se dire : “mais qu’est ce qu’on va faire pour les préparer mieux que ça ?”

Et par exemple, il y a deux ans, trois ans, avec différentes écoles de cinéma, on s’est dit : “ouah, le métier du cinéma traditionnel existe, il y a de très, très bonnes écoles pour ça. Mais il y a un nouveau cinéma qui se dessine, dans lequel la lumière va être faite avec des vrais projecteurs, mais également avec des images de synthèse.”

Et je me suis dit : “wow, dès que ce métier va se mettre en place, on aura besoin de chefs opérateurs, de chefs décorateurs qui sauront faire un décor en vrai et en images de synthèse.”

Pour l’instant, c’est deux univers. On met des superviseurs sur le plateau, et ça on le fera en post-prod, on le fera plus tard.

Et tout à coup, on dit : “non, il ne faut plus le faire après, il faut le faire pendant, pendant.”

Et tout à coup, avec cette technologie, on va devoir penser différemment et se dire : “si le chef opérateur décide de déplacer un élément de décor ou d’éclairer différemment, on peut manipuler l’image de synthèse en temps réel pour modifier la lumière, les rendus, voire animer des éléments de décor différemment.”

Présentateur : Frédéric Josué (Président de 18M.io)
Intervenant : Gilbert Kiner (Président fondateur d’ArtFX)

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