Jérémie Bellot : Alors c’est assez simple, puisqu’il y a, évidemment, la sensation d’une consommation importante, mais on en reste à la sensation.
Parce qu’on utilise une technologie de vidéoprojecteur qui sont des vidéoprojecteurs laser. La technique a beaucoup évolué. Beaucoup d’installations du parcours utilisent également des LED à faible consommation.
Alexandre Michelin : Comme ces écrans, qui sont des écrans LED, et qui consomment, en fait moins que…
Jérémie Bellot : Mois qu’une lampe à sodium sur une autoroute. C’est très important de le rappeler puisque, en termes d’image, c’est vrai que la lumière renvoie à l’énergie. Mais le développement des machines, et notamment sur les vidéoprojecteurs haute puissance, avec de nombreux lumens, ont vraiment réduit depuis une dizaine d’années leur consommation énergétique.
Donc il n’y a pas de processus de compensation engagé. Ce qui est intéressant, c’est ce que disait aussi Patrick Thil, en rappelant les parcours, qui sont diurnes et qui utilisent, eux, uniquement l’énergie solaire pour éclairer les œuvres.
La nuit, on travaille avec l’énergie de la collectivité.
Et puis, du coup, on est vraiment dans une comparaison qui… alors je ne vais pas donner de chiffre parce que je pense que ça mérite d’être étudié de manière plus simplifiée, mais c’est la logique, je dirais, de la ville de pousser cette consommation et cette transition énergétique pour accompagner le projet, mais pas au projet d’être juste dans une sorte de fantasme de mettre trois panneaux solaires à un endroit et d’expliquer qu’on est dans un “Greenlight Festival”.
Alexandre Michelin : Non, non, c’est de l’assumer. Ça fera partie, demain, des enjeux et des discussions qu’on aura pour finir cette première édition du KIF avec… tout est lié.
Quand on est une ville durable, créative, européenne, on est forcément confronté à cette réalité du réchauffement, donc il faut qu’on l’assume…
Jérémie Bellot : Tout à fait. Et il y a beaucoup de projets qui sont plutôt low tech.
Alexandre Michelin : Est-ce qu’il y a une empreinte carbone du festival ?
Jérémie Bellot : Ce n’est pas quelque chose qui est calculé à l’heure actuelle, par contre on est vraiment dans une logique de calcul de consommation pour les éditions à venir, pour pouvoir quantifier et, du coup, pour pouvoir faire des comparaisons concrètes entre, justement, certaines parties de la ville qui restent allumées – on le sait, il y a des efforts de la part de la collectivité pour couper des tranches de ville sur l’éclairage urbain…
Il y a des choses où il y a des enjeux. On ne voit pas, puisque ça fait partie de notre quotidien. Il y a des enjeux qui ne sont pas du tout les mêmes, en termes de puissance.
Alexandre Michelin : Est-ce que ce n’est pas un axe de communication important ? On sait que tous ces jeunes qui viennent là sont particulièrement concernés par le réchauffement climatique.
Et surtout, si, en plus, ça joue sur l’image de la ville, est-ce qu’il n’y a pas, peut-être, un engagement à prendre et une communication particulière ?
Valentine Vernier : Il y a aussi l’aspect que tout peut se faire à pied.
Tout peut se faire à pied ou, pour le parcours Street Art, éventuellement à vélo. Et là, c’est un aspect aussi sur la mobilité qui est intéressant.
PT : Et je voulais juste ajouter que “Metz-toi au vert”, ce n’est pas seulement un slogan que nous avons affiché, c’est vraiment une volonté, par delà le festival…
Il faut savoir, par exemple, qu’en une année de mandat nous avons planté 3000 arbres – c’est le chiffre qu’il faut avoir en tête -, contre 300 auparavant.
Et surtout que nous allons revoir le PLU, c’est-à-dire ce qui s’applique sur l’urbanisme, pour que plus aucun permis de construire ne soit donné à des toitures-terrasses qui ne comportent pas du photovoltaïque, par exemple.
Et puis je dois dire que même la B.F. – l’Architecte des Bâtiments de France -, va aujourd’hui dans ce sens. C’est que, longtemps, on a entendu qu’une place était forcément minérale, sinon, ça s’appelait un square. C’était un slogan.
Et qu’aujourd’hui, on essaye de remettre de la végétation à l’intérieur même d’une ville qui, par définition, entre ses voies piétonnes, même si elles sont piétonnes, – ça a été, d’ailleurs, la première ville piétonne de France -, eh bien, on essaye d’y mettre des arbres.
Et quand on ne peut pas, on y met de la verdure, néanmoins. Donc tout ça pour nous protéger de ce réchauffement.
Présentateur : Alexandre Michelin
Intervenants :
- Jérémie Bellot (artiste plasticien, curateur du festival Constellations)
- Valentine Vernier (Agence Inspire Metz)
- Patrick Thil (adjoint au maire de Metz en charge de la culture)