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Comment mieux former aux produits industriels grâce à la VR ?

David Nahon : Une fois que le produit commence à exister, le produit ou la chaîne de travail ou n’importe quoi qui est en train d’être conçu, il est très naturel de donner à apprendre à bien utiliser ce qu’on a conçu. Et donc pour ça, il faut former. 

Alors on forme grosso modo à deux choses, soit des gestes techniques. 

Alexandre Michelin : Donc ça c’est bien le fameux cheval ?

David Nahon : Ah oui mais dans tous les cas ça va être le cheval là.

Un simulateur de conduite, un simulateur de vol, c’est une machine compliquée à conduire, donc on fait des simulateurs pour appliquer des joints d’étanchéité à la bonne vitesse, de la bonne manière…

Alexandre Michelin : La plupart des pilotes aujourd’hui apprennent tous à voler sur des simulateurs. Et ils volent très très bien ?

David Nahon : C’est pareil pour, par exemple, des ouvriers, des compagnons qui sont sur une chaîne de travail. On va leur donner à faire sur des simulateurs, soit pour le geste comme je le disais, mais surtout et beaucoup pour des séquences, des procédures. 

Parce que quand on assemble une voiture, encore une fois, il faut pas commencer par le boulon machin ni le boulon bidule, et dans un avion, c’est encore pire parce que c’est extrêmement régulé, c’est-à-dire que la qualité et la conformité entre le plan qui a été certifié et ce qui est fabriqué doit être absolue, donc il y a une chaîne de contrôle qui est extrêmement forte. 

Et donc être accompagné dans une séquence à faire permet donc de la retenir, et ce qu’on fait, grâce à la VR, c’est qu’on fait rentrer cette connaissance dans le cerveau. Et elle va durer beaucoup plus longtemps, pour les mêmes raisons qu’un TP – quand on est à l’école et qu’on dissèque une grenouille ou n’importe quoi -, faire un TP, engager le corps dans le processus, donc solliciter ses parties profondes du cerveau ou marcher quand on est en train d’apprendre…

Alexandre Michelin : C’est ce qu’on voit là, la personne là est en train de vivre, donc là, le cerveau enregistre mieux. Et il y a aussi une meilleure compréhension de l’ensemble du process et une meilleure mémorisation. 

David Nahon : Exactement. Un meilleur transfert entre le virtuel et le réel, donc des gains de productivité, aussi, au niveau…

Et la contrepartie de ça, qui est plutôt de la réalité augmentée…

Alexandre Michelin : La réalité augmentée c’est : j’ai un outil, un téléphone ou un écran ?

David Nahon : Pas forcément. J’ai un monde réel dans lequel je vais rajouter de l’information qui est digitale.

Donc dans cet exemple-là, on vient projeter sur une carcasse d’avion les instructions pour dire : “voilà la rangée que tu dois remplir, voilà telles vis que tu dois visser, voilà quel couple tu dois mettre sur ta clé de serrage…”

Et, du coup, on a une qualité de montage et une efficacité de montage qui est bien plus grande, et pour l’utilisateur une baisse de sa charge cognitive. 

Parce que ça, c’est très important. Parce que si on est tout le temps en train de regarder les instructions, puis monter, puis regarder les instructions, puis monter.

Alexandre Michelin : Ça c’est quand on fait un meuble Ikéa. 

David Nahon : Eh bien c’est ça. Ça, c’est le meuble Ikea. Et le meuble Ikea, ce que nous promet la réalité augmentée, soit projeté, soit le jour où on saura le faire à grande échelle avec des lunettes, c’est d’avoir les instructions sur le meuble direct, et que le trou dans lequel il faut mettre la vis, il clignote, et on fait ça et on sait que c’est là, et nous dit : “c’est bon, et tu fais ça maintenant.”

Alexandre Michelin : Donc on a des chances de mieux…

David Nahon : On se prend moins la tête pour moi. Donc on réduit la charge cognitive. Pourquoi ? Parce qu’on est dans un seul contexte unifié de réalité et d’information. 

Donc ça c’est un des très très grands domaines de déploiement.

Alexandre Michelin : Là aussi, en pure économie, c’est des gains de productivité, de la pénibilité au travail. 

David Nahon : Exactement. Moins de risques de troubles musculo squelettiques, oui.

Présentateur : Alexandre Michelin (Fondateur KIF Festival)

Intervenant : David Nahon (Immersive Experience Director Dassault Systèmes)

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