Frédéric Olivennes : Il y a des filières, des industries différentes. Au début elles ont construit, en tout cas pour ce qui est de l’aspect social, leur garanties, leur socle de garanties minimales, chacune dans le dialogue social entre employeurs et représentants des salariés, représentants des employeurs et des salariés.
Maintenant, le décloisonnement, il se fait aussi par la force des choses.
Donc il y a les actions qui sont menées, comme ce qui vient d’être énoncé là, mais il y a aussi, par la force des choses, par les usages tout simplement, les attentes des publics, un décloisonnement.
Un décloisonnement des métiers, des industries, entre le cinéma, la télévision, le jeu vidéo, par les plateformes, l’immersif bien sûr, qui opère, je trouve, justement la rencontre extraordinairement fertile entre l’univers notamment des musées et celui des nouvelles technologies, du digital et de la création – on parlait d’art numérique tout à l’heure.
Moi, je crois que le système français a un atout et qu’il faut maintenant décliner, encore une fois, des nouvelles situations sur notamment des compétences et des talents indépendants, c’est celui d’avoir su construire, en France par exemple, des régimes protecteurs.
Je pense en particulier à celui des intermittents du spectacle. Il n’est pas seulement ce qu’on peut en entendre parfois dans des débats dans lesquels viennent se mêler des idéologies, et là-dessus, je ne vais pas me prononcer ici.
Il est un système très intelligent, parce qu’il permet aux entrepreneurs d’avoir beaucoup de souplesse tout en garantissant, grâce à un système de solidarité un peu global de l’ensemble de ces filières, aux indépendants de ne pas être complètement laissés pour compte quand ils sont entre deux jobs sur des carrières qui peuvent être morcelées.
Donc c’est ça que je trouve tout à fait smart finalement, dans ce système de l’intermittence. Il est avantageux pour ceux qui emploient, qui vont avoir besoin d’employer ces artistes et ces techniciens. Et c’est celui-là, ce besoin qu’on va retrouver dans le monde immersif aujourd’hui, certainement.
Et puis, en même temps, il permet quand même à ces professionnels, et il ne faut pas croire qu’ils sont tous des comédiens très connus et gagnent beaucoup d’argent. C’est plutôt des exceptions très rares qui confirment une règle de professionnels qui ne gagnent pas très bien leur vie, c’est le moins qu’on puisse dire. Et là, pour le coup, sur leur protection sociale, il y a quelque chose d’un peu solide, leur complémentaire.
Je pense notamment, et pardon de cet exemple qui est peut être un peu tarte à la crème, mais qui est quand même extrêmement important et qui est fondamental : on vient d’avoir une victoire avec les pouvoirs publics, avec le ministère de la Culture, auprès du ministère de la Santé, sur les journalistes pigistes qui sont des femmes qui peuvent avoir un enfant à un moment, et qui n’avaient pas les mêmes droits que les salariés du permanent.
Donc là, maintenant, elles vont commencer à accéder, ces femmes qui peuvent à un moment décider d’avoir un bébé, à des indemnités, à des régimes de protection qui sont normaux, qui sont quand même le minimum qu’on pouvait espérer.
Pour les intermittents, il y avait ce genre de sujet-là par exemple : qu’est ce qu’on fait d’une vie, d’une personne, d’une technicienne ou d’une artiste qui travaille le soir, qui a besoin de faire garder ses enfants ? Il faut mettre en place des aides, des systèmes. C’est le rôle d’Audiens.
Donc on va mettre à la disposition des entreprises aussi du secteur de l’immersif ce qui leur permettra de se concentrer sur leur développement, sur leur activité, sur la création. Parce que ce socle là, Audiens va s’en occuper pour eux.
Présentateur : David Abiker (Journaliste pour le KIF)
Intervenant : Frédéric Olivennes (Directeur Général du groupe Audiens)