Morgan Bouchet : Peut-être que la France, l’Europe, les acteurs français, les acteurs européens, ont là, tout d’un coup, peut-être la chance de pouvoir revenir un petit peu dans le jeu. Parce qu’il y a plein de choses qui nous ont peut-être un peu échappé avec l’arrivée du digital.
Alors oui, vous voyez à l’écran quelques slides, qui représentent un petit peu les évolutions d’usages liées aux différents types de réseaux. Et ce qu’on a vu, nous, en tant qu’opérateur Orange, c’est qu’à chaque période et à chaque nouveau réseau, on a vu apparaître des nouveaux types d’usages.
Alors il y a des usages qu’on arrive un peu à prédire. Et puis, il y en a une grande partie qui viennent aussi avec la consommation des utilisateurs, et on apprend aussi en marchant avec les consommations et on analyse ce que font les consommateurs.
Alexandre Michelin : La 5G, on voit bien que ça provoque des réactions diverses. Tout le monde n’est pas forcément fasciné par cette transformation technologique. Il y a des vraies craintes. Comment faire pour que, comme le dit Yacine, ça soit aussi perçu positivement ? Parce que les opérateurs ont tendance à défendre ce que tu défends, mais il y a beaucoup, disons, d’éléments dans la société qui sont sceptiques, on va dire. Comment faire pour montrer les bénéfices ?
Morgan Bouchet : Alors, déjà, il y en a de moins en moins, parce que les bénéfices font que les gens comprennent. Je mets de côté tous les débats un peu étranges qu’on a pu entendre… mais les bénéfices de la 5G sont au niveau des usages, au niveau de la consommation.
La 5G est plus intelligente, c’est-à-dire qu’elle sait orienter ses fréquences en fonction de l’usage des personnes. Donc, on voit des vrais bénéfices à tout niveau, au-delà du débit qui est juste un élément essentiel.
Alexandre Michelin : Tu veux réagir ?
Yacine Aït Kaci : Oui. En fait, je pense que ce qui s’est passé c’est que, quand la 5G a été proposée, il y a effectivement une partie de la population qui l’a juste comparée à la 4G. Donc qui a imaginé une sorte d’équivalence et effectivement, c’est très important de porter la vision et l’histoire qui va avec la puissance des réseaux, du cloud. Non pas pour superposer à ce qu’on a déjà, mais pour transformer ce qui existe, et le pouvoir transformateur est hyper important, parce que c’est ça qui permet aussi d’offrir une perspective.
Alexandre Michelin : Morgan, on va passer assez vite sur les slides…
Morgan Bouchet : Donc en termes d’usages, on voit que ça va toucher différents types d’industries. Alors on voit que beaucoup sont dans le secteur entreprises, bien évidemment. Donc, on accompagne l’écosystème de startup de ces différents domaines, mais aussi nos clients entreprises qui viennent nous contacter pour les accompagner et les préparer à cette future révolution.
Donc, vous voyez un petit peu différents domaines qui sont touchés. Autour du technicien augmenté dans certains domaines d’activité, notamment au port d’Anvers, on a fait des choses pour des clients, pour des techniciens augmentés.
Donc voilà, il se passe beaucoup de choses. Et ça, c’est la 5G qui vient aussi accompagner ça. Pour le débit et la latence, mais aussi pour, à terme, le fait de déporter le processing et de mettre tout ce processing dans cloud, qui permettra d’avoir des choses qui ressemblent à des lunettes et pas à des casques très volumineux et très coûteux.
On accompagne du coup cet écosystème dans différents domaines et on les accompagne avec une plateforme qui donc “5G Lab”, qui vient accueillir les start-up pour pouvoir processer et étudier et tester des use cases et différents types de schémas business et d’usages, avec des start-up au sein de “5G Lab”.
Présentateur : Alexandre Michelin
Intervenants :
Clara Schmelck (philosophe, journaliste, prof à Sciences Po Strasbourg)
Yacine Aït Kaci (auteur, président fondation Elyx)
Morgan Bouchet (Directeur de l’innovation chez Orange)
Sylvain Ordureau (Président de Vizua)