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Le dôme géodésique du festival Constellations
immersif | immersion | metaverse | nft | réalité augmentée | réalité virtuelle |

Alexandre Michelin : Je voulais aussi parler de ce que tu as fait, avant qu’on parle plutôt économie – mais c’est aussi le rôle du KIF, de montrer la valeur des choses et leur valeur marchande et/ou économique et culturelle – sur ce que toi tu as fait avec le dôme, parce que c’est comme ça qu’on s’est rencontrés.

Il y a un dôme géodésique, dont la ville, d’ailleurs, est partie prenante, dans un modèle absolument original qui est d’ailleurs à côté de l’opéra.

Il faudrait qu’on montre les photos de l’intérieur du dôme, parce que c’est extrêmement spectaculaire dans toute la réflexion sur l’immersion… je pense qu’on réussira à le faire l’année prochaine, j’espère.

On avait aussi… on est tombés devant ce dôme où les gens sont couchés, et voient sur un dôme…

Tu peux nous expliquer, toi, l’architecte et le plasticien, ce qui s’est passé avec ce dôme ?

Jérémie Bellot : On a créé, finalement, une forme de planétarium nomade, sur une base de structure géodésique.

L’enjeu pour nous, c’était de vraiment développer un écran le plus lisse possible. Donc on a développé un système qui s’appelle “negative pressure”, donc on aspire l’air entre la couverture extérieure et l’écran intérieur.

Alexandre Michelin : Si tout est courbé, c’est parce qu’on est à l’intérieur d’un dôme, comme un planétarium ?

Jérémie Bellot : Voilà, c’est ça. C’est facetté par l’extérieur, et à l’intérieur c’est un écran qui, lui, est pressurisé, donc ça permet d’avoir la surface la plus lisse possible, et surtout un objet très compact au moment du démontage et du remontage.

Alexandre Michelin : Voilà, l’architecte, aussi, parle. Et c’est un objet qui permet donc des projections. En 180 ?

Jérémie Bellot : 180. On va même jusqu’à 200. Entre 180 à 200, ça dépend des projets, évidemment, puisqu’on peut changer notre notre courbe horizontale.

Mais on est en 360*180, on va dire, de base.

On descend assez bas par rapport aux planétariums. Nous, notre enjeu, c’est vraiment d’aller le plus bas possible pour avoir une immersion…

Alexandre Michelin : Tellement bas que les gens sont sur des coussins.

Jérémie Bellot : Tout à fait. On allonge les gens.

Alexandre Michelin : Donc avec le covid ça a été compliqué, j’imagine, de respecter…

Jérémie Bellot : Oui, alors on est sur des jauges réduites, mais on a réussi…

Alexandre Michelin : C’est-à-dire, quelle est la jauge actuelle ?

Jérémie Bellot : Je ne sais plus exactement, parce que ça se modifie…

Alexandre Michelin : Mais la jauge originale, elle était de ?

Jérémie Bellot : La jauge originale, on met quasiment 100 personnes.

Alexandre Michelin : Donc il y a 100 personnes qui sont couchées, – il faut imaginer la scène, quand même – dans des très beaux Fatboy. Et puis ils ont la tête dans les étoiles, sauf qu’au-dessus, on voit ce… et là on voit des œuvres. Et on peut même voir des films.

Donc moi, je suis vraiment… je pense que c’est sans doute une des formules qui permettra au numérique de devenir très populaire.

C’est comme une projection, sauf qu’on est couché.e, on est très détendu.e.

Je ne sais pas si la photo permet de le montrer, parce que là t’as mis en valeur l’œuvre, mais on voit les gens qui sont couchés, complètement hypnotisés. Et là aussi, sans casque. Ils sont pris, en fait, emmenés dans…

Jérémie Bellot : On est vraiment dans une logique d’immersion collective. Alors il y a des projets VR qui développent ça aussi, mais c’est vrai que moi, c’est plutôt répulsif de mon côté sur la question des casques casques VR, mais en fait, c’est plutôt quelque chose qui m’a motivé dans le développement de cet outil-programme, on va dire.

Et puis, du coup, on travaille avec des gens qui font partie de l’industrie VR pour l’adaptation de contenus…

Alexandre Michelin : Avec Cédric Bonin, qui sera présent cet après-midi

Jérémie Bellot : Avec Cédric Bonnin, avec Diversion Cinema, aussi.

Alexandre Michelin : Donc vous prenez des œuvres qui ont été faites pour la VR, et puis vous les adaptez pour qu’on puisse les voir en 180.

Jérémie Bellot : En 180, et avec les mouvements de caméra qui permettent aussi de voir la sphère 360-360 avec différents points de vue, et puis de partager ses émotions en direct.

Alexandre Michelin : La chose la plus extraordinaire, parce que la VR c’est un acte assez isolé, on peut être connecté avec des gens, mais on le vit tout seul, alors que là on vit de l’immersion, collectivement… Un peu les premières émotions des gens qui voyaient le cinéma : ils voyaient arriver un train, ils étaient stupéfaits.

Patrick Thil : Mais c’est intéressant aussi de dire “qu’est ce qui est projeté ?”. Et ce qui est projeté, c’est de l’architecture.

Il est modeste, mais c’est de l’architecture, et c’est de l’architecture recomposée à partir, je dirais, de notre volonté d’être un peu international aussi, puisqu’on va retrouver des monuments messins restructurés, etc., et des monuments du Québec.

Ce qui me permet de dire que ça, c’est un peu la dimension aussi de Metz-ville Créative UNESCO, en matière musicale, bien entendu, mais la musique rejoint aussi la littérature, l’architecture, etc.

Alexandre Michelin : C’est la première immersion.

Patrick Thil : Et ça, c’est aussi intéressant d’avoir cette confrontation entre l’Opéra du Québec et celui de Metz, entre des cathédrales différentes…

Jérémie Bellot : C’est le voyage, parce qu’on est vraiment un voyage, il y a un scan lidar.

Là, par exemple, c’est sur un projet qui s’appelle “Métabolismes Utopia”. C’est un projet sur les architectures utopistes japonaises, donc du mouvement, métaboliste, qui ont été reconstitués à l’intérieur du dôme pour, finalement, voyager dans les projets utopistes, donc recréer, finalement, à partir des maquettes, des planches des architectes, des utopies, et permettre de voyager dans ces utopies.

Et je rebondis sur ce que disait Patrick. On a, du coup, sur le projet qui est actuellement présenté sur la place de la comédie, un scan lidar qui a été fait de la cathédrale, également du parvis de l’Opéra à Montréal, et également à l’intérieur, dans la salle de l’Opéra, à Metz, qui nous permet d’ailleurs de traverser un rideau en nuage de points sur le plan final du projet.

On est vraiment dans cette hybridation d’architecture, et puis en même temps on rentre dans le nuage de points de la cathédrale, c’est très fort, c’est assez intense, et puis les artistes ont travaillé sur cette métamorphose, on a vraiment quelque chose d’assez organique.

Donc c’est quelque chose à découvrir. Et puis on voit bien la fusion des technologies, c’est-à-dire qu’on a d’un côté de la captation 360, du scan lidar, l’intégration du scan lidar dans un environnement 360, et puis, finalement, le dôme qui vient restituer ces images et les présenter à travers une œuvre d’art.

Alexandre Michelin : C’est magnifique. Il faut vraiment le vivre, là aussi. Moi ça m’avait surpris.

On avait été dans le dôme, à l’atelier où tu organises des projections privées pour ta fille, mais j’avais eu une projection privée, et où je suis resté… on a la tête ailleurs. Ça capte, et ça prend l’attention. Et comme, en plus, on est en position relaxe, en fait on oublie tout, c’est une vraie séance d’hypnose…

Jérémie Bellot : On a fait des projets avec de l’hypnose, aussi, dedans.

Parce qu’on a un son spatialisé, donc en 6.1, mais qu’on peut augmenter, évidemment.

Et puis là on est en train de travailler sur sur l’axe Z, pour commencer à monter des enceintes un cran au-dessus pour commencer à rentrer un peu dans la 3D, comme c’est le cas sur le dôme de la Satosphère, la salle de Montréal, avec qui on travaille d’ailleurs et qui…

On présentera, en collaboration avec la salle de Montréal, ce week-end, une série de courts-métrages qui s’appelle “Sad Fest” ce soir et demain soir sur la place de la Comédie pour augmenter le programme dans le cadre de la clôture, et surtout renforcer ce partenariat qu’on peut avoir avec la Société des arts technologiques de Montréal depuis plusieurs années maintenant

Présentateur : Alexandre Michelin
Intervenant :
Patrick Thil (adjoint au maire de Metz en charge de la culture)
Jérémie Bellot (artiste plasticien, curateur du festival Constellations

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