Yacine Aït Kaci : Le Elyx Museum, auquel vous pouvez vous connecter même en ce moment, à elyx.net/museum, qui retrace un peu l’histoire que je viens de raconter, mais qui aussi le met en pratique. Je pense qu’on a une slide pour le montrer, et on va en parler avec Sylvain.
Parce qu’effectivement, il y a un des enjeux qui est cette démultiplication de l’espace. Ça, c’est pas nouveau. Les Grecs, avant de pouvoir écrire sur du papier qui n’existait pas, ils structuraient leur mémoire à l’intérieur d’espaces mentaux qui leur permettaient de se souvenir de choses qui étaient inaccessibles.
Clara Schmelck : Pour en conserver la trace.
Yacine Aït Kaci : Effectivement. Non seulement on peut en conserver la trace, on peut le partager avec d’autres gens…
Alexandre Michelin : En fait toi tu dis qu’en fait on n’a qu’à tout de suite créer dans le cloud, comme ça, ça simplifie encore plus.
Yacine Aït Kaci : Je pense qu’effectivement, il y a une partie de ce qu’on possède chez soi qui est proprement inutile et qu’on peut créer ces espaces mentaux. Bon, là c’est un projet artistique, mais je pense que tout un chacun pourrait posséder effectivement ou avoir accès à un espace qui lui est très personnel et qui lui permet à la fois de conserver ce qui est important, de ne pas garder les objets comme support transactionnel de cette mémoire, mais de le dématérialiser et de pouvoir le partager avec d’autres.
Alexandre Michelin : Donc là tu pourrais nous inviter à aller voir ton musée, on se retrouverait là-bas ?
Yacine Aït Kaci : Exactement.
Alexandre Michelin : Donc c’est pour ça qu’en fait tu crois au métaverse. C’est-à-dire, c’est une métaphore quelque part, aussi, pour dire que la création, une grande partie, va se vivre comme tu le fais quoi.
Yacine Aït Kaci : Qui va s’expérimenter, exactement. Et on l’a fait déjà, puisqu’on a déjà fait des rencontres, des interviews avec des gens qui étaient à Seattle, qui étaient en Californie, au Canada… Et en fait l’espace est ouvert en permanence, donc c’est vraiment un petit Metaverse.
On en parlait tout à l’heure pour le Centre Pompidou, ici. C’est-à-dire que les musées ont vocation à devenir effectivement les représentations physiques de collections qui sont beaucoup plus grandes et qui pourraient être visitées en réalité virtuelle.
Alexandre Michelin : Ou même avec l’accès à des collections qui sont cachées.
Yacine Aït Kaci : Exactement.
Clara Schmelck : Ça donnerait un accès beaucoup plus large et beaucoup plus complet aux œuvres…
Yacine Aït Kaci : Et partout ! Et parce qu’on parlait de la 5G, on se pose la question des usages. C’est de sentir qu’à n’importe quel endroit connecté, en fait, je suis en capacité d’avoir accès à cette mémoire.
Présentateur : Alexandre Michelin
Intervenants :
Clara Schmelck (philosophe, journaliste, prof à Sciences Po Strasbourg)
Yacine Aït Kaci (auteur, président fondation Elyx)
Morgan Bouchet (Directeur de l’innovation chez Orange)
Sylvain Ordureau (Président de Vizua)