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Les émotions sont-elles plus fortes grâce au son ?
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Laurence Bagot : Le son laisse la liberté à chacun de créer ses propres images mentales. 

Alors que l’image – je produis des images aussi – c’est quelque chose qu’on vous apporte devant le nez et vous n’avez pas le choix que de créer la vôtre… 

Je dis souvent que quand on lit un livre et qu’on va voir un film derrière, moi ça m’arrive très souvent d’être déçue par le film parce que le livre m’avait fait produire des images dans ma tête, alors que le film m’en impose une qui n’est pas celle que j’avais produite. Donc forcément, il y a un décalage et souvent une déception. 

Le son, c’est pareil, ça nous permet de produire nos propres images mentales. Vous entendez un feu de cheminée, chacun voit son feu de cheminée. Mais c’est sûr que vous voyez un feu de cheminée. 

Et donc, effectivement, ça laisse une certaine pudeur, ou ça laisse un espace de liberté d’interprétation, pour laisser à chacun se faire sa propre représentation des choses. Et quelque part, cette représentation, elle vous est propre, donc elle vous touche beaucoup plus fortement que si c’est la représentation de quelqu’un, qui peut vous toucher ou pas.

Clara-Doïna Schmelck : C’est beaucoup plus personnel, finalement. 

Laurence Bagot : Voilà. Il y a une implication de l’intime et de l’écoute intime dans le son qu’il n’y a pas forcément… C’est un rapport complètement différent à l’image. 

Je ne sais pas si Antoine nous entend toujours, mais on m’a dit aussi que le son montait beaucoup plus rapidement au cerveau que l’image. Quelque part, il y a une connexion directe entre ce qu’on entend et ce qu’on perçoit. 

Alors que l’image, le cerveau doit faire toute une recomposition de ce qu’il a vu, des pixels etc. enfin ça dure quelques millièmes de seconde, mais c’est quand même moins direct, un son nous rentre dans l’émotion et dans le cerveau de manière immédiate, d’où sa puissance évocatrice et sa puissance émotionnelle.

Présentatrice : Clara-Doïna Schmelck (philosophe, journaliste, chargée de cours Sciences Po Strasbourg)

Intervenante : Laurence Bagot (Présidente de Narrative)

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