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Musée national du Qatar : s’immerger au cœur de paysages géants
immersif | immersion | metaverse | nft | réalité augmentée | réalité virtuelle |

Christophe Cheysson : Donc là, on utilise ce logiciel de prévisualisation pour regarder le film, et on voit bien là que ce que je choisis de regarder à ce moment-là m’interdit de voir autre chose.

Et donc le spectateur qui, lui, regarde l’autre partie voit un film qui est différent.

Naoufel Ben Youssef : Et le spectateur qui se rapproche de l’écran, se retrouve littéralement dans une tempête de sable.

Alexandre Michelin : Ah oui, d’accord. Et là, il voit un insecte, quoi, c’est quoi, un petit animal ? Un lapin ?

Naoufel Ben Youssef : Une petite gerbille. 

Alexandre Michelin : Donc, en fait, c’est un documentaire en trois dimensions ?

Christophe Cheysson : On peut dire ça, parce que les écrans se répondent, il y a une narration cohérente d’un moment à un autre.

Et l’idée, c’est de… on s’est un petit peu inspirés du récit de Gulliver, pour aussi apporter sur ces écrans gigantesques des changements d’échelle importants. Le spectateur est tour à tour un géant ou un lilliputien.

Et c’était un des paris compliqués du film, c’est que le film s’adressait avant tout au public qatari, le Qatar n’est pas un pays très grand et les Qataris connaissent très bien leurs terres. 

Et le pari, c’était aussi de leur proposer une vision de leur pays qui les décoiffe, à laquelle ils ne soient pas habitués.

Alexandre Michelin : Oui, parce qu’on ne pense pas qu’il y a la mer autour du Qatar, on pense au sable.

Naoufel Ben Youssef : Toutes les images sont tournées, aucune image d’archives. On a absolument tout tourné. 

Christophe Cheysson : Et c’est une des raisons pour lesquelles le projet est si pharaonique, c’est que le tournage naturaliste impose des rythme et des délais de tournage qui sont…

Alexandre Michelin : Oui, ceux de la nature. Là il y a de la musique, son spatialisé ?

Christophe Cheysson : Son spatialisé. Le musée utilise le protocole Atmos. 

On a, je crois, 45 haut parleurs disséminés un peu partout dans la galerie, et qui permettent d’être très pointus, c’est-à-dire que vous vous regardez un écran derrière vous, une mouche décolle, vous vous tournez pour regarder la mouche et tout l’univers sonore est là pour essayer de guider, d’amener le spectateur à se déplacer dans la galerie.

Sachant qu’évidemment chaque spectateur fait l’expérience qu’il souhaite, celle qu’il ressent. 

Alexandre Michelin : On n’a pas de casque, mais en fait on est déjà en train de se balader, de manière individualisée, puisque l’expérience est, finalement, liée à l’endroit où l’on est.

Christophe Cheysson : Exactement.

Alexandre Michelin : Et le bruit qu’on entend, là, c’est l’eau ? 

Christophe Cheysson : Alors on a fait un très gros travail de sound design pour essayer de donner à vivre cette richesse sonore. 

Les pays désertiques ont toujours l’air vides, et en réalité ils sont bourrés de vie, bourrés de bruit, bourrés d’ambiances…

Alexandre Michelin : Toute la biodiversité du désert, ou des pays désertiques.

Christophe Cheysson : Absolument. Et puis l’idée, aussi, était que… la mission était de montrer les paysages du Qatar avant l’arrivée des hommes. 

C’était aussi de construire une bande sonore musicale, mais uniquement à partir d’éléments naturels. 

Et on a travaillé avec un compositeur français qui s’appelle Jean Poinsignon, qui a fait un travail très remarquable, où il n’a utilisé que des bruits de la nature ou des bruits animaux.

Présentateurs : 

– Alexandre Michelin (Fondateur KIF Festival)

– Clara-Doïna Schmelck (philosophe, journaliste, chargée de cours Sciences Po Strasbourg)

Intervenants : 

– Naoufel Ben Youssef (CEO Les Films en Tête)

– Christophe Cheysson (Réalisateur)

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