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Alexandre Michelin : Donc on va publier ensemble…

Walid Ben Youssef : Alors on va publier ensemble une étude, qu’on a largement déjà préparée avec beaucoup d’acteurs, mais je voudrais qu’on en fasse les actes du KIF, pour qu’à chaque édition on revienne sur ces actes et qu’on voit l’évolution de…

Alexandre Michelin : L’étude est enrichie par le KIF.

Walid Ben Youssef : Bien sûr, elle va être enrichie par le KIF, par tout ce que vous avez dit, et puis, chaque année, on en publiera une version amendée, ajustée, enrichie, qui nous permettra d’avoir l’état des lieux du secteur, et puis surtout l’état des lieux de sa dynamique, de son effervescence, des tendances.

On a fait, comme Marc Petit, on a dit que mettre des chiffres, ça voulait rien dire aujourd’hui, parce qu’on n’arrive pas à circonscrire exactement les choses.

Donc on n’a pas cherché à mettre des chiffres, mais on a cherché plutôt à mettre des études de cas dont on a vu beaucoup, certaines de ces études, être explicitées durant le KIF.

Et donc on a mis pas mal d’études de cas, et puis on a essayé de regarder un peu, d’une façon cross-sectorielle, toute une série de sujets qui émergeaient pour que cette étude soit une source d’inspiration pour vous et un point à partir duquel vous continuez à vous développer, à vous enrichir, etc.

On est, je dirais, et je pense que ça aussi c’est un des points très importants, en train d’entrer de plain-pied dans une économie de la création.

Ça, je pense que c’est un point… on ne mesure pas encore tout ce que ça veut dire, mais c’est majeur. Le succès de Tik Tok, c’est que c’est un studio vidéo, Tik Tok. C’est ça le succès de Tik tok, c’est que n’importe quel gamin, il a un studio vidéo, il fait la vidéo qu’il veut.

Ensuite, c’est une plateforme de diffusion, mais c’est d’abord…

Alexandre Michelin : Avec un algorithme.

Walid Ben Youssef : Oui, avec un très bon algorithme, tout ce qu’il faut. Donc c’est un studio vidéo. Et donc tous les outils, Fortnite, ou Unreal, plutôt, plus exactement, c’est un studio de création de jeux vidéo, open.

Donc toutes les générations qui arrivent vont avoir à leur disposition des outils de création, de façon quasi native, et ils vont jouer avec ça. Et je prends le pari que le premier job qu’ils vont avoir envie de faire, c’est d’être créateurs. Dans n’importe quel domaine. Après, ils feront des vrais jobs, mais ils voudront d’abord être créateurs.

Et ça, cette économie de la création, aujourd’hui l’infrastructure de cette économie, elle est là. Elle est là pour les outils, elle est là pour la diffusion et elle est là pour le modèle économique grâce aux NFT, comme ça a été explicité dans la conférence précédente, puisque ceux qui voudront être créateurs pourront vivre de cette création, si tenté que cette création trouve un public et trouve une communauté, etc., ce qui est normal, et qu’elle ait la curation suffisante.

Mais la bascule dans cette économie de la création, ça change énormément de choses parce que c’est plus d’intermédiaires. C’est toute une série d’intermédiaires qui disparaissent. C’est une relation directe au public et aux communautés.

Et donc, ça va ouvrir un très vaste champ pour permettre à ces fameux métaverses que vous avez décrits, qui ne sont pas autre chose que des environnements virtuels…

Alexandre Michelin : …persistants.

Walid Ben Youssef : Persistants, voilà, très bien. Dans lequel on pourra jouer, se divertir, apprendre, faire des transactions. L’exemple de Garou est un très bon exemple. Moi, j’ai essayé, c’était très impressionnant. Et outre la passion de Gaspard pour le raconter, il y a vraiment toute une équipe, et c’est très, très bien fait.

Et donc du coup, c’est un environnement qui ne va pas se substituer au monde réel, ça je n’y crois pas une seule seconde, mais qui peut venir enrichir le monde réel pour permettre, par exemple, quand on est une entreprise entre plusieurs pays, de se retrouver dans une salle de travail et de discuter.

Alexandre Michelin : Je pense qu’il y a deux domaines en plus de ceux que tu as identifiés : celui de la santé, qu’on abordera plus tard, avec l’exemple d’HypnoVR, celui, disons, de l’industrie, qu’on a appelé, nous, l’industrie.

On a fait une première incise pour voir, notamment avec Dassault Systèmes, et tout un écosystème de starts-up qui sont des petites sociétés…

Walid Ben Youssef : Mais qui existent déjà, qui ont déjà du business, parce que la modélisation et la simulation qui permet d’anticiper, et donc anticiper la création d’une voiture, anticiper telle ou telle machine, etc., ça c’est déjà très pleinement dans l’industrie depuis un moment.

Alexandre Michelin : La maintenance industrielle…

Walid Ben Youssef : La maintenance prédictive, etc., c’est déjà dans l’industrie. Simplement, les usages, poussés par les usages du grand public vont, encore plus par le cloud, la 5G, vont encore plus se développer et donc c’est des industries qu’on voit moins parce qu’elles sont plus professionnelles, on va dire, elles sont plus cachées dans les secteurs d’activité, mais qui représentent déjà des chiffres.

D’ailleurs, quand vous voyez les études sur les chiffres colossaux de la VR, etc., souvent c’est lié au secteur d’activité industrielle, parce que ceux-là on sait mesurer et on sait faire des…

Alexandre Michelin : Il y a un exemple qui a été spectaculaire, c’est le contrat que Microsoft HoloLens a signé avec l’armée américaine. Quand même, je crois, 21 milliards de dollars. Les militaires ne sont pas connus pour acheter des machines qui ne marchent pas.

Walid Ben Youssef : Absolument. Et donc, du coup, tout ça est devant nous. Les enjeux associés à cela sont devant nous. J’ai bien aimé quand vous avez parlé ce matin de façon très précise, avec Elyx d’ailleurs, sur les questions, les enjeux d’égalité, d’ouverture, d’inclusion, et Marc Petit a insisté là-dessus… donc il va falloir de la régulation.

Il va falloir démarrer comme internet, mais ne pas finir comme internet. C’est-à-dire démarrer avec le HTML, des protocoles, on va dire ouverts, dans les deux sens, bidirectionnel, etc., où tout le monde a sa place, pour ne pas finir dans des environnements fermés. Ça, ça va être clé.

Alexandre Michelin : C’est ce qu’a dit aussi Nvidia.

Walid Ben Youssef : Oui, Nvidia a beaucoup insisté là-dessus. Et donc il va falloir être très attentif à ça, probablement proposer de la régulation…

Alexandre Michelin : …européenne, en l’occurrence.

Walid Ben Youssef : Européenne, voilà. Ça a été dit, je crois, à la première des conférences. Donc tout ça ce sont des chantiers devant nous, des chantiers absolument passionnants qu’on va suivre avec attention, qu’on va suivre tout au long de l’année, d’ailleurs, Alexandre, puisqu’on va proposer de se retrouver une fois par mois.

Alexandre Michelin : On va pérenniser le KIF de manière mensuelle avec EY pour, justement, suivre cette actualité. Une fois qu’on a sorti cette première étude, voyage…

Walid Ben Youssef : Oui, qui sortira la semaine prochaine…

Alexandre Michelin : …on aura régulièrement un rendez-vous avec EY, précisément pour actualiser, faire vivre. Et puis ce qui m’a beaucoup frappé pendant le KIF, c’est la force des exemples.

On a construit ensemble cette démarche, en disant il faut partir de cas d’usage et il faut les problématiser parce que, sinon, les gens ne comprennent pas. Rien que la démonstration de The Sandbox ce matin, c’était un moment où on a le fondateur qui explique comment ça marche. On a deux passionnés qui sont là.

Parce qu’ils se sont battus, hein. Benjamin, il voulait vraiment l’avoir. Et c’est quelqu’un d’assez exceptionnel. On a eu la chance de voir quelqu’un d’exceptionnel nous raconter son produit.

Et lui, il me disait : “dans dix ans ce sera comme si tu avais vu Mark Zuckerberg quand il lançait Facebook”. C’est-à-dire qu’ils sont dans une dynamique assez incroyable, The Sandbox.

Walid Ben Youssef : Oui, il a réussi à mettre toutes les briques ensemble, qui permettent cette décentralisation, à la fois des contenus, de la création de la propriété et, du coup, du développement de sa plateforme. Donc c’est vraiment extraordinaire.

Et on retrouve, là, l’esprit un peu hacker dont on a besoin. C’est-à-dire détourner les outils pour les emmener, et au service, finalement, de plus de relations.

Alexandre Michelin : Et effectivement, donc, tous les mois, un rendez vous avec toi chez EY, donc avec une volonté de continuer cette histoire, de l’écrire ensemble. Et puis d’avoir un impact, en tout cas, sur le monde économique, le monde financier, pour que cet enjeu soit saisi.

Il y a une question aussi politique, de régulation. Il y a un enjeu éthique. Quand on parle avec Dassault Systèmes, on se rend compte que c’est considérable, l’enjeu éthique. On a commencé à l’aborder sur le développement durable avec Yacine, mais c’est une réflexion…

Walid Ben Youssef : On rentre dans une année électorale. J’espère que ce sujet sera sur la table. Le sujet plus large du numérique que seulement celui de l’immersif. Donc c’est important qu’on soit aussi présent dans le débat à ce moment-là.

Et puis, effectivement, sortir de l’isolement, un peu, tous les passionnés que vous êtes, pour attirer l’attention des investisseurs, attirer l’attention des pouvoirs publics et faire en sorte qu’on rate pas le coche. Il y a un train à prendre, donc qu’on ne rate pas le coche.

Alexandre Michelin : Ah ben il y a des personnes chez Facebook qui travaillent sur… c’est un signal.

Walid Ben Youssef : Voilà. Et ça c’est des indicateurs massifs, parce que quand ça va sortir…

Alexandre Michelin : Ce sera trop tard. C’est ce qu’a dit Marc Petit. On ne peut pas…

Walid Ben Youssef : Exactement. Et donc, on a une place à jouer, c’est pas nécessairement la place des GAFA ou des Américains, c’est pas le sujet, mais il y a une place à jouer dans tout l’écosystème de contenus. Moi j’ai bien aimé quand, par exemple, Sibylle Le Maire parlait de Merlin. Elle a eu une démarche d’éditeur, en fait, pas de fabrication d’objets. Une démarche d’éditeur.

Et le patrimoine éditorial est majeur. Nous avons un patrimoine éditorial majeur. Nous avons aussi des technologies très puissantes. On en a vu tout un panel aujourd’hui. Et donc le mix de tout ça doit nous permettre d’avoir une place dans cette économie de l’immersif, et une place au service du mieux, du progrès social, comme vous l’avez dit, je crois lors de la première conférence.

Et ça, c’est ce qu’on va suivre comme le lait sur le feu, tous les mois, jusqu’au prochain KIF.

Alexandre Michelin : La phrase de Gilbert Kiner, comment… toi tu connaissais le début de la phrase ?

Walid Ben Youssef : Redis-moi ? C’était sur la formation ? Oui, il disait : “comment former les élèves pour que dans le futur, ils restent dans le présent au cinéma ?”

Exactement. Il faut que dans le futur, on reste dans le présent. C’est ça notre sujet.

Alexandre Michelin : C’est le métaverse.

Walid Ben Youssef : Entre autres.

Clara Schmelck : C’est le temps persistant, en fait, le temps vécu qui persiste.

Walid Ben Youssef : Voilà, et on a une place à jouer, on a vraiment… la passion de tous les gens qui étaient ici, moi je pense que c’est ça qu’il faut retenir essentiellement.

On s’est beaucoup répétés. Mais c’est parce qu’on pense tous la même chose. C’est ça qu’il faut retenir.

On s’est beaucoup répétés parce qu’on pense tous la même chose, chacun vue de notre prisme et de notre territoire et de notre perspective, on pense tous la même chose.

Oui, c’est en train de converger, oui, il faut des talents, oui, il faut d’hybridation. Oui ça crée de l’émotion, oui, il faut de la collaboration, oui il faut coopérer.

Et si le KIF peut susciter ces coopérations, il y en a déjà quelques-unes qui sont nées du KIF, et bien il faut continuer.

Alexandre Michelin : Merci beaucoup, et à l’année prochaine, au KIF.

Walid Ben Youssef : Merci.

Présentateur : Alexandre Michelin

Intervenants :

  • Clara Schmelck (philosophe, journaliste, prof à Sciences Po Strasbourg)
  • Walid Ben Youssef (Partners EY)

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