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Pourquoi l’économie de l’immersif ne grandit pas comme elle le devrait en France ?
immersif | immersion | metaverse | nft | réalité augmentée |

Karine Riahi : Déjà, à partir du moment où dans l’écosystème, ceux qui financent sont persuadés que ces œuvres de réalité immersive sont génératrices de profits…

Alexandre Michelin : 200 000 entrées à Pompéi, ça rapporte combien ?

Karine Riahi : En fait, c’est ce type d’information qui doit être divulgué, parce que je pense qu’il y a une méconnaissance. Et mon point de vue aussi sur le fait qu’on ne soit pas aussi avancés qu’aux Etats-Unis et qu’on ait moins envie, c’est une question d’ignorance et aussi une question de regard, pas méprisant mais un peu lointain, sur tout ce qui relève de l’industrie de l’entertainment. Je parle au sens large, c’est-à-dire du divertissement. 

Alexandre Michelin : C’est-à-dire que l’Atelier des Lumières, c’est quand même plusieurs millions d’euros par an…

Karine Riahi : Mais cette information-là, “l’Atelier des Lumières, c’est plusieurs millions d’euros par an de chiffre d’affaires”, ce n’est pas une information, à mon avis, qui circule dans les cercles où il y a des investisseurs qui se disent “ah là, il y a quelque chose à faire, donc c’est un secteur dans lequel on doit s’investir.”

Et pour preuve, régulièrement, tous les deux, trois ans, il y a des tribunes qui disent : “mais regardez le secteur de la culture, de l’industrie, c’est encore plus que l’automobile, l’aviation etc.”, et qu’on soit encore obligés de le démontrer et de le dire presque…

Alexandre Michelin : C’est une des spécialités de EY de faire ces études, notamment avec la SACEM pour dire…

Karine Riahi : Mais est ce que pour autant il y a encore plus d’argent ? Non. Mais on le sait, mais à mon avis il y a une information…

Alexandre Michelin : Pourtant c’est le soft power, c’est la définition même de l’influence… Quand tu es petit, relativement moyen comme la France, tu as intérêt à investir dans… 

Karine Riahi : Exactement, mais je ne sais pas pourquoi il n’y a pas cette confiance absolue dans les talents. On dit : “les talents français, l’écriture française, les écoles d’images, les Gobelins…” tout ce qui fait la richesse créative de la France, qui est un acquis. 

Et pourquoi est ce qu’on a les grands talents qui vont aller travailler outre-Atlantique, etc ? C’est qu’on n’a pas assez confiance en nous. C’est un problème – alors je ne sais pas pourquoi -, mais c’est un problème de confiance alors que tous les éléments sont là et que les preuves que ça marche existent : l’Atelier des Lumières, l’exposition Pompéi et plein d’autres. Mais il y a quelque chose qui manque.

Alexandre Michelin : Passage à l’échelle, comme disait notre ami québécois tout à l’heure.

Karine Riahi : Exactement, tout à fait.

Présentateur : Alexandre Michelin (Fondateur KIF Festival)

Intervenante : Karine Riahi (Spring Legal)

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