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Pourquoi y a t il autant de français à Montréal
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Alexandre Michelin : Il y a énormément de Français. Comment est-ce que tu expliques ça ? 

C’est le talent des écoles françaises ? La capacité à se projeter dans ces nouveaux univers ? Le fait que la France soit très forte en jeux vidéo, en informatique ? Tous ces talents qui voyagent, qui traversent l’Atlantique ?

Comment est-ce que tu expliques ces énormes qualités de la France ? 

Sébastien Miglio : Je pense qu’il y a premièrement une qualité de l’éducation qui est définitivement présente. Les Français, de mon point de vue, ont un côté latin, créatif, combiné quand même avec des expertises dans le domaine des sciences, des maths, assez fortes au niveau des écoles. 

Donc cette combinaison de cet esprit créatif, disons, avec cette compétence scientifique, fait que ça crée un mix assez intéressant. 

Et curieusement c’est aussi un mix qu’on retrouve beaucoup à Montréal, ou au Québec en général, avec en plus, je dirais, l’aspect peut-être qui manquerait un peu à la France, qui est l’aspect business, où Montréal rajoute à la couche latine et à la couche scientifique cette couche nord américaine, qui est propre un peu à l’entrepreneuriat, peut être un peu plus poussée aujourd’hui qu’on l’aurait en France, malheureusement.

Alexandre Michelin : Merci Sébastien. Raphael, tu avais aussi un peu le même point de vue ? Tu as rajouté qu’en plus on est râleur, et qu’on est jamais content. 

Raphael Pierrat : Oui, alors ça a un côté positif et négatif, gérer des équipes qui râlent, mais ça a le bon côté de : on sait ce que les gens pensent. 

Et puis râler, c’est communiquer. C’est une façon de communiquer. 

Alexandre Michelin : Il faut être râleur pour être dans le métaverse ouvert ? 

Raphael Pierrat : Non, non, il ne faut pas être râleur, mais la question, c’était pourquoi y a t il autant de Français ? Et la réponse est : je pense que le français est, dans ses qualités… je veux dire, on décrit souvent le français comme râleur, comme étant quelque chose de péjoratif. Peut-être, sur certains points ça agace.

Mais je pense que c’est avant tout un regard critique sur les choses, de râler. Il y a le râlage non constructif, mais la plupart du temps, quand même, ça peut amener à une construction, et c’est ça qui est intéressant. 

C’est pas toujours être d’accord avec tout, ça ça ne construit rien. Et on le voit avec Tim Sweeney : il n’est pas d’accord avec les redevances, il n’est pas d’accord avec ci… il n’est pas français et pourtant il râle sur plein de sujets, et ça fait énormément avancer le débat, et ça fait avancer tout le monde, quelqu’un qui n’est pas d’accord avec quelqu’un d’autre. Si on est tous d’accord dans un débat, on n’avance pas. 

Donc on a ça, aussi, qui fait que, quand t’as des Français dans un débat, ça avance quand même. 

Alexandre Michelin : Et Marc, qu’on va retrouver le temps qu’on fasse la connexion…

Oui Marc, toi qui a fait ce voyage il y a 30 ans, qui est parti de France pour aller aux États-Unis, au Canada, puis de nouveau au Canada, tu penses aussi que c’est la grande qualité des Français, cette capacité d’être rationnel et râleur en même temps ? 

Marc Petit : J’aime beaucoup la théorie du râlage constructif de Raphael. C’est sûr que, quand j’aurai retrouvé la photo de mon lycée… on passait beaucoup de temps à nous apprendre l’esprit critique. 

Moi j’ai eu beaucoup de profs qui ont passé leur temps à me dire : “ne crois pas ce qu’on dit, puis forme toi ton opinion”. 

Puis je pense que, rendus où on en est, c’est des éléments qui sont importants. Et puis cette notion d’indépendance d’esprit qui nous est inculquée à l’école, je pense que c’est déjà au niveau culturel, c’est fondamental. 

Je viens de passer cinq ans aux Etats-Unis, et on ne voit pas ça, là-bas. Il n’y a pas d’esprit critique, là-bas. C’est très, très différent. Et puis, je pense que la qualité de l’enseignement… 

Moi j’ai fait des écoles publiques et j’ai fini dans une école d’ingénieur. Mon père était bûcheron dans les Vosges… c’était fabuleux. Et puis je pense que, dans d’autres pays, cette éducation… ce n’est pas évident non plus, comme système… où l’argent est un différenciateur. 

Donc, oui, je pense que c’est tous ces éléments culturels, et se combinent pour donner un avantage à la France.

Et c’est vrai qu’il y a beaucoup de Français dans le secteur.

Présentateur : Alexandre Michelin

Intervenants : 

– Sébastien Miglio (Directeur de produits Epic Games)

– Raphael Pierrat (Studio Director chez Epic Games)

– Marc Petit (Directeur Général Unreal Engines Epic Games)

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