Laurence Bagot : C’est une fédération qui regroupe tous des concepteurs d’expositions, des muséographes, des scénographes, nous mêmes, les producteurs d’expériences numériques, des concepteurs lumière… C’est les métiers qui font les expositions telles que… et qui pourrait faire un générique d’exposition comme il y a un générique de film.
Et évidemment, dans l’exposition aujourd’hui, il y a de plus en plus de numérique.
Là où les amis scénographes ont l’habitude de dire “on mettait un écran en fin d’exposition”, aujourd’hui il faut penser l’exposition avec une médiation, une scénographie numérique immersive, pour faire parler les œuvres, pour faire parler les absences d’oeuvres, reconstituer des choses qui n’existent plus, travailler sur toute la médiation artistique et culturelle de ce que peut montrer une exposition. Il y a un vrai savoir-faire en France à ce niveau-là.
David Abiker : Alors justement, on parlait des savoir-faire, mais il y a aussi les savoir-être et savoir travailler ensemble. Tout à l’heure, Michael Couzigou parlait du décloisonnement, de la capacité à jongler avec des gens venus d’horizons très différents.
Est-ce que c’est aujourd’hui quelque chose qui est naturel dans votre secteur ? Ce secteur des expositions qui mélangent des gens qui bossent dans le public, d’autres dans le privé, on en parlait dans la table ronde sur la transformation numérique, de ces projets.
Est-ce qu’aujourd’hui c’est quelque chose qui va de soi ou on n’est pas encore dans une totale maturité ?
Laurence Bagot : C’est tout l’enjeu de la fédération qu’on a créée il y a deux ans pour faire parler les métiers ensemble et avec les institutions publiques. Parce que la France fonctionne énormément par silos, et notamment quand on est avec des acteurs publics, on a des silos d’interlocuteurs, et l’enjeu de la fédération, c’est de créer une filière et un écosystème dynamique que nous, on voit plutôt comme une constellation de quelque chose de très hiérarchique.
L’exposition est une œuvre de collaboration comme l’est un film, où chacun apporte son savoir-faire, son talent. Et c’est en tout cas notre enjeu de décloisonner des choses qui, dans le passé sont assez cloisonnées. Parce que plus on va chercher ailleurs des talents pour les aider chez nous, plus nous apporterons du sang frais, de l’air frais et inversement. Il y a un enjeu fort de collaborer ensemble et à travers différents prismes et savoir-faire.
Présentateur : David Abiker (Journaliste pour le KIF)
Intervenante : Laurence Bagot (Présidente de Narrative)