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Quelle est l’importance du scénario pour des visites guidées auditives réussies ?
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Laurence Bagot : C’est tout l’art de raconter une histoire avec des scénaristes très singuliers pour chaque projet, on réfléchit beaucoup en amont, c’est énormément une question d’écriture aussi, pour s’adresser à tout le monde. 

À Vaux-le-Vicomte – et on fait souvent ça dans des projets -, il y a un parcours qui est plus dirigé vers les adultes et un parcours qui est plus pour les enfants, en tout cas les petits enfants. On ne parle pas tout à fait de la même façon à des adultes et à des enfants, mais il y a un gros enjeu d’écriture et ça, c’est passionnant de travailler avec un scénariste, etc. C’est comme un film en fait. 

Et ce qui est absolument incroyable, c’est que cette technologie peut s’appliquer – comme le disait Antoine – à énormément de champs, puisqu’une histoire c’est malléable.

On a fait des choses dans des musées par exemple, qui sont complètement différents parce que là, il ne s’agit pas de raconter une histoire qui s’est passée dans un lieu, mais plutôt de parler d’une œuvre.

Mais le fait de pouvoir s’adresser au spectateur, de pouvoir lui dire : “là, tu vois, tu vois, tu vois ce que..?” 

Il y a un rapport direct et une implication personnelle de celui qui écoute dans le lieu physique, là où il est. 

Et chaque projet met en jeu des directions différentes, que ce soient des directions d’écriture, des directions de réalisation…

Mais à partir du moment où il faut raconter quelque chose, le son binaural est un outil merveilleux pour entretenir une relation assez personnelle, finalement, avec celui qui l’écoute et engager le spectateur, le faire rire, le faire pleurer, le faire s’émouvoir, lui guider le regard… on peut assez vite manipuler cette personne là, alors pas de façon malintentionnée, mais lui dire “regarde là-haut, le plafond”. On est sûr que la personne lève la tête.

Clara-Doïna Schmelck : On peut l’orienter, en fait.

Laurence Bagot : Dans Vaux-le-Vicomte il y a un feu d’artifice à un moment donné. Il a beau être 12h ou 10h du matin ou 3h de l’après-midi et faire très beau, les gens se dirigent vers la fenêtre pour aller voir le feu d’artifice qu’ils entendent au casque.

Donc ça marche, en fait, il y a un pouvoir d’être dedans – qui est très lié aussi à la façon dont on raconte l’histoire et on la construit -, mais que le son binaural permet de magnifier. Et c’est ça qui est passionnant à produire.

Présentatrice : Clara-Doïna Schmelck (philosophe, journaliste, chargée de cours Sciences Po Strasbourg)

Intervenante : Laurence Bagot (Présidente de Narrative)

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