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Quelles difficultés rencontrent les musées pour distribuer des œuvres immersives ?
immersif | immersion | metaverse | nft | réalité augmentée | réalité virtuelle |

Stéphane Millière : La clé, c’est quand même la distribution, évidemment.

On parle de demain, d’essayer de faire circuler ces expositions, ces expériences VR… Donc c’est vraiment la distribution. 

Et on voit bien qu’il y a différents modèles et différents acteurs surtout. Il y a une grosse différence entre ce qui est ludique et ce qui est muséographique, avec des contenus plus soutenus.

Dans le ludique, il y a beaucoup, beaucoup d’acteurs qui sont producteurs, distributeurs, qui viennent du spectacle, on l’a vu. 

Et, de fait, il n’y a pas forcément énormément de contenus dans ces expositions qui tournent, et il risque d’y avoir un effet de saturation peut-être, parce qu’on voit que sur 2022, il y a 41 villes américaines qui vont avoir une exposition immersive Van Gogh, qui sont fabriquées par cinq acteurs différents. Cinq acteurs producteurs, distributeurs, exploitants… 

Donc peut-être que là, du côté du privé, il va y avoir un moment où, sur des contenus qui sont libres de droits, pas forcément très compliqués à fabriquer, une saturation de marché dans des salles qui ne sont pas muséographiques puisqu’il n’y a pas de nécessité à avoir un gardiennage particulier, si ce n’est pour les projecteurs. 

Après, du côté de la muséographie et des contenus, on pourrait dire avec parfois des objets ou sans objets, mais des choses qui sont en lien avec des collections comme ce dont parlait le directeur du musée de Metz, ce n’est pas aussi facile que ça. 

D’abord parce que les lieux ne sont pas toujours adaptés, donc il n’y a pas toujours les espaces pour des expositions immersives, ou pas toujours les capacités financières pour adapter du matériel qui est coûteux, que ce soit un équipement VR ou un équipement de projecteur 4K. 

S’ils doivent être achetés par un musée, c’est compliqué, il y a parfois des réticences. Il y a encore un certain nombre de grands musées qui y vont très doucement, parce que les conservateurs ont un peu de mal avec… ce n’est pas vrai pour tout le monde, mais il y a encore un certain nombre de cas où ça existe. 

Et peut-être, justement, parce qu’il y a à côté des expériences qui ne sont pas du tout muséographiques et qui touchent à l’art, mais de manière un peu détournée, donc il y a une espèce de réaction de certains musées à dire : “non, moi je n’y vais pas parce qu’on ne veut pas être mélangé à ce type de mise en image”. 

Et puis on manque de distributeurs internationaux. Voilà, il y a des nouveaux acteurs qui se mettent en place… on travaille actuellement avec Manifesto, qui est un acteur français, qui travaille de la distribution classique, d’expositions, de tableaux, mais qui est en train de se mettre à l’immersif et avec qui on a deux projets, mais il n’y a pas beaucoup d’acteurs.

Et c’est vraiment comment aujourd’hui faire en sorte qu’il y ait une puissance dans la distribution, notamment d’acteurs français mais pas seulement, pour qu’il y ait une possibilité, justement, de faire circuler un peu plus ces créations, qu’elles soient VR ou qu’elles soient expositions immersives.

Présentateur : Matthieu Bonnary (Manager EY Consulting)

Intervenant : Stéphane Millière (Fondateur et CEO de GEDEON Media Group)

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