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Quels défis faut-il relever pour que l’immersif devienne un secteur à part entière en France ?
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Laurent Simon : Ce qui pour moi est intéressant, aussi, dans ce que vous partagez, c’est  cette idée d’une industrie qui est en train de se faire et d’une industrie qui est en pleine expansion.

Donc aussi une forme d’expansion où on voit qu’on n’a pas de design dominant, on n’a pas de modèle d’affaire dominant, on n’a pas de modèle de financement dominant, on n’a pas de modèle d’organisation dominant. 

Ça veut dire que le seul socle fiable, c’est effectivement le talent. 

Alors quand on évoque le talent comme comme vous le faites, on le voit, on l’a vu en action, le talent, je dois avouer une franche admiration pour ce que j’ai vu aujourd’hui dans différentes dimensions. Et je dois souligner que, comme Frédéric Olivennes, j’avais beaucoup aimé TeamLab à Tokyo il y a deux ans, que j’avais eu la chance de de visiter.

Le constat, pour moi, c’est que le vrai défi c’est construire à partir du talent. Et donc, on l’a vu, on a évoqué une double responsabilité, celle des entreprises qui est de dire : “on doit aujourd’hui, en particulier en situation de pénurie, sinon de guerre des talents, créer des conditions favorables, des conditions d’attraction, des conditions d’écoute qui vont être essentielles à attirer les meilleurs et à les garder.”

On a une responsabilité de l’Etat, on l’a vu sur les modes d’accompagnement, sur les statuts, etc. La responsabilité pour moi qu’on n’évoque encore pas assez, c’est celle de la formation. On a parlé des talents, on ne parle peut-être pas assez des compétences. 

Et quand on parle des indépendants… là on vient de sortir une grosse étude de trois ans sur l’entrepreneuriat numérique chez les acteurs artistiques et culturels au Québec, et on constate que cette compétence, qui est une compétence clé, n’est en fait pas ou très peu travaillée, est à peu près absente dans la plupart des institutions de formation, et finalement n’est pas reconnue comme une capacité essentielle.

Donc, ce qui me séduit, aussi, dans ce que vous dites, c’est les défis que j’y vois en termes de formation. Vous avez caractérisé aussi une industrie qu’on peut positionner comme une industrie de la médiation, de l’intermédiation, de la traduction, de l’empathie, mais aussi de l’hybridation. Ce qui pose de nouvelles questions intéressantes à nouveau pour les formations. 

Vous travaillez avec la santé, on travaille avec l’architecture, on travaille avec le commerce de détail, on travaille avec le sport. Aujourd’hui comment on forme les talents à justement s’ouvrir à ce qui n’est pas eux, s’ouvrir à ces autres terrains d’expériences qui sont, au fond, le véritable terrain de jeu de l’immersion ?

Alors pour moi, c’est ce que j’en retiendrai essentiellement. Et puis on ne fera pas l’exercice de comparaison Montréal-Québec, il y a des caractéristiques institutionnelles, culturelles qui sont différentes, mais on constate dans les deux cas que c’est ce défi du travail transversal, de la collaboration, l’ouverture aux autres écosystèmes qui a fait le fondement du succès de ces industries d’un bord et de l’autre de l’Atlantique.

Donc pour moi, ça apparaît encore aujourd’hui comme un défi : former, accompagner à l’empathie, à l’hybridation, à la médiation, à l’ouverture.

Présentateur : David Abiker (Journaliste pour le KIF)

Intervenant : Laurent Simon (Professeur HEC Montréal)

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