Laurence Bagot : L’immersion, c’est le mot à la mode du moment, depuis trois ans. Moi, ça fait douze ans que je suis productrice numérique. J’ai lancé Narrative en 2008, treize ans maintenant, et des modes, il y en a eu.
Il y a eu la mode du webdocumentaire, ça paraît la préhistoire du numérique mais c’était à l’époque, dans les années 2010 la figure de proue de ce qu’on pouvait faire en numérique.
Il y a eu le cross média, le transmédia, etc. Et, depuis trois ans, on gagne pas un appel à projets sans mettre le mot “immersif”. Alors comme tous ces mots un peu valise, ça regroupe beaucoup de choses.
Je pense que ce qui est important c’est, pour nous, en tout cas les producteurs… dans l’immersion, il y a l’engagement du spectateur à la fois intellectuel dans tout ce qui peut être narration/storytelling, mais aussi l’engagement, on va dire, corporel et émotif. Il y a quelque chose de l’expérience totale.
Je suis sûre que le mot immersion sera remplacé un jour par un autre. Mais par contre, l’idée d’une expérience assez globale ou l’utilisateur est pris dans sa capacité intellectuelle, mais aussi émotive et corporelle, restera.
Présentateur : David Abiker (Journaliste pour le KIF)
Intervenante : Laurence Bagot (Présidente de Narrative)