Eric Garandeau : Il est vrai que sur Tik Tok, déjà, on peut voir qu’il y a beaucoup de possibilités d’utiliser la réalité artificielle, pardon, augmentée.
Et on en parle beaucoup, justement, avec les institutions françaises, notamment culturelles. On fait d’ailleurs aussi des choses en dehors de la plateforme pour essayer d’appuyer un écosystème qui est en train de se créer en France, pour venir pousser la réalité virtuelle, la réalité augmentée.
On en a parlé, je crois, la dernière fois. On était partenaire du Grand Palais Augmenté. On a financé une œuvre des Gobelins, je crois que Stéphane connaît bien cette école, et c’est quelque chose qu’on va continuer à faire dans l’avenir.
Alexandre Michelin : Et le Centre Pompidou-Metz…
Eric Garandeau : On est la première entreprise partenaire de Arles Créative, qui est un cluster qui se constitue à l’initiative de Patrick de Carolis, maire d’Arles, en lien avec Fisheye que dirige Benoit Baume.
Donc on essaie, effectivement, d’être très présents dans cet écosystème qui est en train de se structurer autour des nouveaux territoires de l’image.
Alexandre Michelin : Le Centre Pompidou-Metz a d’ailleurs fait avec toi une visite, ce que nous a raconté Pierre Wilk, des coulisses de l’expo Arcimboldo. C’était a priori incroyable, et pourtant ça a très bien fonctionné. Il nous a expliqué qu’ils ont trouvé des nouveaux publics, qu’ils ont montré le métier… et donc maintenant les différents conservateurs utilisent Tik Tok pour entrer en relation avec les…
Qu’est-ce que ça t’inspire, toi qui est un homme de culture – on voit ton livre qui est derrière -, toi qui est aussi un auteur, un musicien ?
Eric Garandeau : On est heureux d’avoir le Centre Pompidou-Metz sur Tik Tok, donc on remercie Chiara Parisi d’avoir permis cela. De même qu’on a le Louvre-Lens, le MuCEM…
Et c’est vrai que la fonction live de Tik Tok, elle est au moins aussi importante que la fonction vidéo. Vous avez vu que la durée augmente, on est passé à 3 minutes, donc on peut vraiment faire du vrai storytelling maintenant sur Tik Tok.
C’est un peu l’évolution, aussi, du cinéma. On commence avec la minute lumière, 52 secondes, et puis, petit à petit, on arrive vers des choses plus longues, des formats plus longs.
Mais c’est vrai que la fonction live est en train de se développer, de se sophistiquer et ça devient aussi un outil éducatif. Ça, c’est vraiment intéressant.
On peut tout apprendre sur Tik Tok. On a une Tik Tok Académie qui fait maintenant plus de 9 milliards de vues, et donc on encourage aussi tous les utilisateurs à partager leur passion. Ça peut être, effectivement, la passion pour le livre, pour le cinéma, pour le théâtre, pour les arts visuels.
Et ce que montrait Stéphane à l’instant, c’est vraiment intéressant. C’est vraiment l’hybridation de tous les contenus. Donc, on sait que depuis les collages de Villeglé ou les trompe-l’œil de l’Antiquité, aujourd’hui, c’est l’outil numérique qui permet d’associer des morceaux de jeux vidéo, des univers immersifs à de la narration qui peut être aussi de la narration textuelle, de la musique.
Donc cette hybridation, elle est extrêmement fertile pour les créateurs, et c’est vrai que la 3D, qui est naturelle quand même au regard humain, il est normal qu’elle prenne une place de plus en plus importante sur toutes les grandes plateformes.
Présentateur : Alexandre Michelin
Intervenants :
- Clara Schmelck (philosophe, journaliste, prof à Sciences Po Strasbourg)
- Stéphane Juffé (Co-fondateur de Bemersive)
- Eric Garandeau (Directeur politiques publiques de Tik Tok France)